Il y a des personnes qu’on écoute davantage.
A qui l’on donne davantage de crédit.
Mais pas toujours pour les bonnes raisons…
Parfois, c’est juste parce qu’elles parlent plus fort ou avec plus d’assurance, avec plus de conviction.
Ou parce qu’elles sont sensées savoir.
J’imagine qu’il t’est déjà arrivé de complètement flipper parce que face à toi, tu as un gros cabinet.
Ils sont une armée d’avocats alors que vous n’êtes que deux.
Ils ont géré les divorces des stars.
Ils ont une réputation de killers.
Dans ta tête, ce sont les meilleurs et tu as l’impression d’être une petite fille qui n’y connait rien.
Tu doutes de tout, tu te questionnes sur tout.
Tu te dis que tu vas te faire déchirer.
C’est peut-être un peu caricatural, mais c’est une situation que l’on peut rencontrer dans d’autres pans de notre vie, face à un médecin, un prof, nos parents…
Ils ont l’air sûrs d’eux, sûrs de ce qu’ils avancent, alors forcément, ils ont raison.
Eux, ils savent.
Or, c’est loin d’être toujours le cas ! En tout cas, ils ne savent pas tout sur tout.
Alors quand tu es face à une figure d’autorité ou face à quelqu’un à qui tu donnes naturellement du crédit, je t’incite à conserver ton regard critique.
Ne te laisse pas embarquer parce qu’il ou elle parle avec davantage de conviction.
Ne fais pas dépendre ta façon de travailler de la personne que tu as en face.
Quels que soient le pouvoir, la renommée, le charisme, le titre, les diplômes de la personne qui te dit quelque chose, garde le même questionnement et la même réflexion que si c’était un débutant.
Garde ta confiance, garde ta clarté d’esprit, garde ton esprit critique.
Vérifie ce qu’ils te disent !
Questionne leurs affirmations !
Ne les prends surtout pas pour argent comptant.
Ca semble évident, mais ce n’est pas si simple en pratique car on est secouée.
Et puis, laisse les croire qu’ils savent mieux.
Laisse les croire que tu es naïve.
Petite anecdote.
J’étais toute jeune avocate et j’allais plaider, c’était en droit immobilier, pour l’éviction d’un locataire je crois.
J’avais face à moi un « vieux de la vieille », hyper sûr de lui.
Il me demande en me prenant de haut : « Vous connaissez un peu le dossier ? »
J’avais bossé mon dossier comme une dingue. Je le connaissais par coeur.
Je lui ai juste lâché un petit « moui, un peu… » pas très assuré.
On est allés plaider, il a parlé le premier.
Il était tellement sûr de lui qu’il n’avait pas beaucoup bossé son dossier.
Je l’ai laminé.
En partant, il m’a dit : « En fait, vous le connaissiez bien ce dossier ! »
Ben oui…
Alors relève le challenge.
Reste droite.
Tu n’es pas une feuille qui bouge au gré du vent.